Chapitre: Beauté des ongles-Mycose
La réalité:
2 à 6 millions de Français auraient des hôtes indésirables sur les ongles et pourraient diffuser une maladie particulièrement contagieuse, l’onychomycose. Des champignons microscopiques qui prolifèrent dans les environnements chauds et humides se nourrissent de la kératine des ongles jusqu’à leur complète destruction.
Environ 5 % de la population française souffrent de mycoses des ongles, aux mains ou aux pieds. Et selon les experts, la fréquence de cette maladie ne cesse d’augmenter.
Des symptômes parfois ignorés
Au rang des premières victimes, le gros orteil est le premier sacrifié suite à une contamination en marchant pieds nus sur un sol contaminé comme un tapis de salle de bain, un tapis de judo, une salle de sport… En effet, la fréquence de 5 à 10 % est valable pour la population générale. Les sportifs, les militaires, les mineurs sont plus exposés à cette maladie.
"Une étude américaine a révélé, après avoir suivi deux équipes de basketteurs, que près de 70 % des joueurs examinés souffraient ou avaient souffert d’onychomycose" précise le Dr Baran, dermatologue, spécialiste des ongles.
L’ongle prend dans ce cas une coloration jaune ou brune ou s’affuble d’une tache blanche, se détériore et s’épaissit. Des complications comme un ongle incarné et des douleurs peuvent apparaître. Ces symptômes n’étant pas suffisants, seul un médecin est habilité au diagnostic et une analyse en laboratoire permettra de confirmer l’origine du trouble. Résultat : la moitié des victimes ignorent leur état et une sur trois seulement consulte son médecin…
Comment se préserver de tels parasites ?
Fondateur de l’observatoire national de l’onychomycose créé en 2002, le Dr Baran précise les missions de cette association : "Informer, sensibiliser et mieux connaître l’épidémiologie de cette maladie sont nos principaux objectifs. Pour ce faire, nous avons édité différentes brochures d’informations disponibles dans le cabinet des généralistes et des dermatologues". Pour ceux qui ne l’auraient pas eue entre les mains, voici quelques moyens de protection à connaître sur le bout des ongles :
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Utilisez une serviette individuelle ;
- Séchez bien vos pieds, particulièrement entre les orteils ;
- Désinfectez à l’alcool à 70° les instruments utilisés pour le nettoyage des ongles ;
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Evitez de marcher pieds nus ;
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Ne prêtez pas vos chaussures ;
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Portez des sandales à la piscine ;
- Préférez les chaussures en cuir afin de limiter la macération.
De nouveaux traitements
Longtemps, les solutions ont été imparfaites, ainsi on comptait près d’un tiers des patients chez lesquels le traitement n’apportait pas les résultats escomptés. Mais ce "taux incompressible d’échecs" est nettement revu à la baisse avec l’arrivée de nouveaux traitements.
Des traitements efficaces sont désormais au rendez-vous, et on constate de plus en plus rarement un échec.
La première des possibilités est la prise d’antifongiques par voie orale. Ils permettent de lutter contre le champignon et avec l’arrivée de nouvelles molécules les résultats sont souvent spectaculaires. On peut également y adjoindre des traitements locaux : crèmes, ou vernis selon le degré d’extension de l’infection.
Attention cependant, la prise de médicaments ne dispensera pas le patient de prendre des mesures pour éviter une nouvelle contamination ensuite.
Conserver l’ongle
Les derniers progrès thérapeutiques ne se limitent pas aux onychomycoses.
Ainsi, un vernis à la cortisone est en cours d’expérimentation dans le psoriasis des ongles. Si les résultats des études sont positifs, ce vernis pourrait éviter les désagréables injections dans les doigts que connaissent deux tiers des malades.
D'autres travaux concernent les verrues sous-unguéales. "Jusqu'à présent, il fallait découper l'ongle qui les protégeait et les rendait inaccessibles. L'emploi de vernis délivrant des médicaments immuno-modulateurs directement sur les verrues permettrait de les éliminer en laissant l'ongle en place" précise le Dr Baran, "les spécialistes comptent aussi sur la mise au point de vernis capables de véhiculer des antiviraux et soigner ainsi l'herpès du lit de l'ongle, toujours extrêmement douloureux".